Le stade Tribut se situe à la croisée de plusieurs axes structurants de la ville. Il fait également partie intégrante d’un complexe sportif marqué par l’assemblage de bâtiments différents, tant par leurs architectures que par leurs échelles. Il est important de redonner à cet ensemble une unité. L’enveloppe elliptique du projet confère à l’équipement un statut particulier dans la ville. Il lui donne une échelle appropriée à son environnement et à sa fonction. Le nouveau stade se glisse avec prestance au bord du canal et dans le tissu urbain : il marque positivement l’entrée de ville.
En référence aux amphithéâtres antiques, l’ellipse évoque un cocon centré sur le sujet principal, à savoir, les « jeux ». Mais le nouveau stade ne tourne pas le dos à la ville, il dialogue avec elle. En effet, nous avons tout d’abord fait le choix d’un socle volontairement ouvert, vitré, laissant deviner le cœur de l’équipement, le terrain d’honneur, depuis l’espace urbain. (Un système d’occultation permet néanmoins le clos à vue pendant la durée des matchs qui le nécessitent). Dans cette même logique, l’accès au stade se fait tout en continuité avec le nouveau parvis.
Cet espace public se présente comme un vaste glacis de béton dont l’échelle répond à celle du stade. Son traitement fait écho à la forme de l’enveloppe et amorce une discussion avec le canal. Le sol est animé de lames d’acier posées en arcs de cercle relativement concentriques depuis le bâtiment et qui se déforment légèrement tels des plis autour du stade ou des ondes sur un plan d’eau. Le revêtement tantôt lisse tantôt bouchardé accroche la lumière de différentes façons faisant vibrer l’ensemble. Des îlots de plantations animent l’espace et forment autant de lieux de convivialité aux abords de l’entrée du stade.
Ainsi, le parvis se prolonge et glisse sous la façade en bois ajouré. Les spectateurs, après avoir franchi les contrôles d’accès, accèdent par deux escaliers monumentaux à une large allée elliptique qui structure l’intérieur de l’enceinte : tout d’abord promontoire sur la ville environnante, sur le canal et sur le terrain d’honneur, ce déambulatoire dessert ensuite les gradins bas et intermédiaires ainsi que quelques emplacements de buvettes, en tribunes Nord et Sud. Ici comme en d’autres endroits du projet, l’ellipse ne génère pas seulement l’enveloppe formelle du bâtiment, elle devient également programmatique : un élément fédérateur dans le fonctionnement de l’équipement et dans sa relation avec l’extérieur.
D’ailleurs, la façade ajourée, formée de lames de bois massif, permet aussi au stade d’animer les alentours. En fonction de l’angle selon lequel on l’observe, la perception visuelle de la résille varie entre transparence et coque pleine. Les soirs de matchs, l’enveloppe extérieure s’illumine et prend vie en laissant transparaitre les éclairages et les mouvements des spectateurs. (Cette coque à clairevoie, est doublée d’une seconde peau en polycarbonate côté sud, plus exposé aux vents dominants.)
Enfin, au quotidien, le stade est en lien fonctionnel fort avec l’espace public de part et d’autre de l’entrée : d’un côté par l’accueil de la partie administrative (en connexion directe avec les locaux associatifs de la tribune nord), et de l’autre par les vitrines des cellules dédiées aux associations, aux partenaires et activités connexes qui apporteront l’animation souhaitée à cet endroit par la collectivité.
Également au-delà de la dimension événementielle, le projet tient compte d’une volonté très forte de répondre aussi aux usages quotidiens de l’équipement : gestion cohérente des espaces et des entités programmatiques, fluidité des circulations, facilité d’utilisation…
MAITRISE D’ŒUVRE :
SOCKEEL & OLGGA ARCHITECTES / PHILIPPE THOMAS PAYSAGISTES / VERDI INGÉNIERIE / ETAC (économie) / SPORT INITIATIVES
MAITRISE D’OUVRAGE :
COMMUNAUTE URBAINE DE DUNKERQUE